mardi 8 janvier 2013

À ...

Rien ne nous appartient chez l'Autre
pas même les sentiments que l'on a eu
Pas même nos yeux posés sur lui.
Rien, ni son sourire, ni ses silences, ni ses absences
ne nous appartiennent, pas davantage les retrouvailles, les mots échangés, des plus doux aux plus fous, des plus charnels aux plus gourmands, comme les plus douloureux aussi.
Tels des volutes fractales les sentiments ne sont jamais les mêmes, ni tout à fait moi, ni tout à fait toi. Hors de nous ils voyagent et peuvent même ne jamais trouver leur objet: Ainsi "l'amour toujours" serait-t-il l'unique objet de nos abandons?
Toi qui ne croyais pas au bonheur tu as chevauché de monstrueuses chimères.
Moi qui croyais au pouvoir de l'amour, j'ai sauté sur leurs croupes.
L'amour n'est qu'un supplément d'âme qui peut tout habiller de joie ou de tristesse mais ne peut rien changer. Qu'en est - il des fractures abyssales de certains êtres?
Qu'en reste-t-il? S'annihiler dans la passion de la passion?
Que faire lorsqu'elle finie par prendre les oripeaux du mensonge, de la cruauté de l'entomologiste, de l'insensibilité blanche du hors cadre?
Tu es mort. Je te pleure encore.
Lau.