mardi 31 décembre 2013

Couleurs









J'ai besoin de blancheur
De ciel bleu
De la beauté du jour
La transparence de l'air
Comme un voile d'hivernage
Que l'avion traverse
Hors cadre
Hors champs
Mes grandes baies vitrées
Fruitées
Ouvertes par dessus les toits
Sur la courbure du temps
Courbure des cils
Franges du regard
Arc de cercle
Théâtre
Des spectacles du dehors

J'ai besoin de soleil
De lumière
Des flaques d'or
Sur le parquet
Du frémissement doux de la chaleur
En ondées tièdes
Se répandant sur les meubles
Les objets
Les photos
Les effleurant de leurs doigts de fée
Pour les animer

J'ai besoin de l'orange
De la mandarine
Des kakis sucrés
Des fruits de Noël
Des fruits déguisés
Du turquoise des pensées
Qui se bousculent
Des souvenirs rouges sang
De la couleurs des pleurs
Des larmes amères
Heureusement enfuies
A tire d'aile
A vol d'hirondelles d'Automne
Du jaune des feuilles qui ne sont plus
Du vert des pâturages

J'ai besoin du champs des couleurs
Des palettes heureuses
Jazz sans fin
Multiples musiques
Murmures boisés
Craquements des aiguillettes de pins, sapins
Fournées de la boulangerie tout près
Tintements des verres
Les bulles s'enchaînent
Se dispersent
Le son du piano pousse les portes de la maison
Il traverse chaque pièce
Passe les grandes baies entrouvertes
Et s'en va plus léger que l'air


















Lau.

lundi 2 décembre 2013

C'est un chagrin terrible que de perdre la personne que l'on aime.
C'est un chagrin encore plus terrible lorsqu'elle meurt après vous avoir fait horriblement mal car rien n'est jamais rattrapable, jamais effaçable , inchangé pour l'éternité. C'est définitivement un clou planté dans l'azur du ciel , dans le moindre petit bonheur à venir et son ombre emportée à jamais avec vous, avec lui,avec nous.



Lau.

samedi 30 novembre 2013

Les petits Bonheurs reviennent à bas bruit comme les symptômes de souvenirs anciens que l'on reconnaitrait.
Ils arrivent par vagues et se retirent d'autant, mûs par des équinoxes incertaines et méconnues.

Lau.

vendredi 29 novembre 2013

Seigneur! Donnez moi un coeur!
Un coeur gros comme un camion
Un autobus, un train,
A ramasser tous les coeurs perdus
Les coeurs esseulés, les solitaires
Les irracibles.


Seigneur! Donnez moi des yeux!
A regarder la vie, regarder le bonheur, la misère aussi, bien en face. Ne jamais baisser les yeux
Sauf sur celui qui est déjà parterre.


Seigneur! Donnez moi des bras!
Des grands, des costaux, qui attrapent par le paletot, qui ne lâchent jamais prise.
Des bras qui câlinent, qui aiment et qui bercent et protègent.


Seigneurs! Donnez moi des mains!
Pour tenir tous les espoirs et donner du rêve.
Des mains à planter et récolter,
A soigner.
Des mains à dessiner des merveilles et effacer le chagrin.


Seigneur! Laissez moi trouver la voie, les chemins de traverses,
La route qui mène aux chemins creux, aux surprises , aux nuages
Et dessine les plus beaux voyages...


Pour aller où? Pour aller.... Chut!







Lau.

samedi 16 novembre 2013

La nuit

La nuit est là guettant nos pas
Sans lune et sans bruit
Elle couvre les carreaux
D'un voile las.
Le réverbère du coin de la rue
S'est allumé déchirant le soir.
Sur le trottoir la pluie éclabousse
Et brille.
Les concertos pour quatre pianos
De Jean Sébastien Bach
Résonnent en cascade
Mille doigts
Papillons cristallins
Qui saisissent la poitrine et le cœur.
Rester dans le noir
Et les sons amplifiés
Cristallisent l'absence
De regard posé sur les objets de la pièce.
Rien pour distraire de la musique qui se pose et étreint
Vibrato subtil sur le grain de la peau.
Le son emplit la pièce
Amniotique bien être
Où la ferveur des notes épouse
La respiration
Emporté sans répit
Sans phare et sans boussole
Jusqu'à l'accomplissement
De la note finale.
Lau.

mardi 5 novembre 2013

L'amour est un sentiment étrange. On croit le posséder mais c'est lui qui nous possède.
Rien ne l'attache. Libre , il se pose où il veut. Papillon belliqueux et léger, il hante nos mémoires et étreint nos cœur.
Il ferme nos yeux et scelle nos lèvres . Velours tendre et dévoré
Tissé à l'aulne du temps, l'amour s'habille de nos oriflammes. Il bat pavillon pour lui même et son ombre portée nous ombrage.
Lau.

vendredi 25 octobre 2013

Jazz errant




Lau.

Mélancolie

Le vent s'engouffre dans le petit jardin. Il hurle à la mort tandis que des nuages de plomb recouvrent le gris limaille du ciel .
Le chat ronronne. Le feu crépite . Sous le plaid de laine vierge elle tourne le page du livre.
Elle aime l'hivers qui revient et la garde au chaud jusqu'au printemps prochain.
Elle aime lever les yeux et voir par la fenêtre les branches s'agiter. Bientôt les feuilles commenceront à tomber. Tout recommence toujours: que ce soit la douceur des beaux jours ou le retour de la mélancolie.
Lau.

jeudi 24 octobre 2013





Farniente


Lau.
J'aime les jours qui passent lentement. La comtoise qui martèle le temps d'un rythme cristallin .
J'aime la mélancolie de l'Automne et les beaux jours qui se sont enfuit. Ils reviendront. C'est certain!
Les frondaisons rougissent . Le bruit des chasseurs se répercute dans l'étroite vallée.
Les dernières figues se laissent encore cueillir. Ça sent déjà l'humus et la châtaigne .
Il est temps de ramasser du petite bois pour les premières flambées.


Lau.

mercredi 16 octobre 2013

J'aimerais vivre toutes les vies
Tâter de tous les métiers
Rêver comme une adolescente
De tous les possibles
De toutes les routes,
De tous les chemins de traverse
Les ombrages , les éclats du soleil, la chaleur de la vie, les tourments de tous les voyages.
J'aimerais tous les désirs
Tous les regards, les yeux grands ouverts et le regard cru.
Pourquoi se mentir ?
Pourquoi ne pas oser? Ne rien dire? Laisser filer sa vie?
Rester dans l'ombre portée de ceux que l'on aime.
Pourtant vivante,je suis
étonnamment vivante,à mon grand étonnement.
Ça bouillonne , ça déborde comme les torrents de Barousse, ça crépite comme le bois vert, les feux de cheminées , les orages, les tendresses anciennes.
Ne jamais donner sa vie à un autre.
Accepter de la vivre , tout simplement!
Lau.

mardi 15 octobre 2013

Sur un banc dans l'air tiède je t'attends
Un enfant pleure
Les voitures se croisent
Et les passants déambulent , atones


C'est la fin de la journée
Tout tire à sa fin
Et notre amour aussi...







Lau.

jeudi 19 septembre 2013

...Que la vie l'est elle même...

Aussi fugace
Que la vie l'est elle même
Les soubresauts des orages
Le voile de la pluie sur les arbres
La lune arrondie dans la nuit
Le temps passe et s'envole
Aussi fugace
Que la vie l'est elle même
Le pas aérien du félin
Le frottement de ton âme à la mienne
Quand le silence m'étreint
Que le chagrin m'éteint
Aussi fugace
Que la vie l'est elle même
Ton regard sur le bleu des montagnes
Le grincement des planches
Dans la maison vide
Que l'amour, l'absence et le désarroi
Le stylo sur la page
L'encre qui sèche et se tarie
Avant le point de mire
Inéluctable et final.
Lau.













jeudi 8 août 2013

Blondeur pâle

Les meules de foin
Disséminées dans les champs
Sont comme des moutons placides
À la blondeur pâle
Alignées sur l'herbe drue
Les machines agricoles
Besogneuses
Arpentent les chemins
Pour les rouler dans des greniers sombres
Les premiers orages grondent
Les premières pluies
Ruissellent sur les terres tièdes
Et les premiers brouillards
Coiffent les cimes des montagnes
Ainsi l'air de rien
C'est la chaleur même de l'été
Qui s'en est allée.
Lau.











lundi 15 juillet 2013

Sans titre

Couleur ciel
Fraîcheur des murs
L'ombre d'un oiseaux
A la lisière des cils
Chuchotement doux
Le vent s'engouffre
Agitant la frondaison de nos pensées
Comme un haleur
L'air de rien, imperceptiblement doux
Ton bras se pose sur mes épaules
Je sens Opium pour homme.







Lau.

dimanche 16 juin 2013

Je suis toujours sous le charme de Fanny Ardant : sa voix , ses gestes et sa pensée funambule...


Lau.
Comme un oiseau furtif
Indicible et léger
M'effleure
Frémit à ma mémoire
Et les spasmes du cœur
Ne me font qu'entrevoir
Ton absence
Mon doux mon bel oiseaux
Aux frondaisons ouvertes
Au regard sang et cendre
Que ne sens- tu le vent
Emporter ma mémoire!
Lau.

samedi 15 juin 2013

Au pays de Sault ...



Lau.



Lau.

Exquise esquisse


Comme un chat de porcelaine
Un point sur un i
Un rond de serviette
Un dessous de verre
Comme un rond de fumée
Un cercle de buée sur la vitre
Furtive et nonchalante
Tel un croquis, une esquisse exquise
Roulée en boule comme un pull en mohair
Elle s'endort le souffle ample et léger d'une note de musique sur la portée de l'instant
Fugace
Lau.

mercredi 24 avril 2013

Le ciel est bleu pomme
Éternel et myosotis
Un avion argenté
Petit poisson dans le grand bleu
Trace la ligne de mes yeux
D'un sillage allégé






Lau.

mercredi 13 mars 2013

Neige

J'aime le silence particulier qui enveloppe les chutes de neige ! La blancheur muette et tendre étendue à toute chose comme une élévation de l'âme, le froissement imperceptible des ailes d'anges , le déplacement d'air d'une silhouette à peine devinée.
Tout à coup deux monde se côtoient : le visible et l'invisible...


Lau.

dimanche 24 février 2013

La montagne est venue jusqu'à nous! Tout est silencieux. La neige à tout recouvert et continue obstinément de tomber.
C'est un décor de théâtre magnifique: le paysage est enveloppé comme un paquet cadeau.


Lau.

samedi 2 février 2013

Le soleil se faufile entre les nuages et saute de toit en toit.les chats dorment heureux dans les cercles chauds qu'il dessine sur le parquet de bois clair tandis que le chien ronfle à mes pieds.
Comme j'aime le calme de la maison à peine entrecoupé de bruits familiers !
Dehors la vie court comme elle veut. Dedans elle bat au rythme du silence.
Lau.

mardi 8 janvier 2013

À ...

Rien ne nous appartient chez l'Autre
pas même les sentiments que l'on a eu
Pas même nos yeux posés sur lui.
Rien, ni son sourire, ni ses silences, ni ses absences
ne nous appartiennent, pas davantage les retrouvailles, les mots échangés, des plus doux aux plus fous, des plus charnels aux plus gourmands, comme les plus douloureux aussi.
Tels des volutes fractales les sentiments ne sont jamais les mêmes, ni tout à fait moi, ni tout à fait toi. Hors de nous ils voyagent et peuvent même ne jamais trouver leur objet: Ainsi "l'amour toujours" serait-t-il l'unique objet de nos abandons?
Toi qui ne croyais pas au bonheur tu as chevauché de monstrueuses chimères.
Moi qui croyais au pouvoir de l'amour, j'ai sauté sur leurs croupes.
L'amour n'est qu'un supplément d'âme qui peut tout habiller de joie ou de tristesse mais ne peut rien changer. Qu'en est - il des fractures abyssales de certains êtres?
Qu'en reste-t-il? S'annihiler dans la passion de la passion?
Que faire lorsqu'elle finie par prendre les oripeaux du mensonge, de la cruauté de l'entomologiste, de l'insensibilité blanche du hors cadre?
Tu es mort. Je te pleure encore.
Lau.